AIMÉ-ADRIEN TAUNAY

La famille Taunay et le Brésil

Dès leur arrivée à Rio de Janeiro en 1816, les membres de la famille Taunay furent impliqués dans des projets politiques et culturels financés par la monarchie portugaise et, après l’indépendance, par l’élite de l’Empire du Brésil.

Durant le règne du roi Jean IV, Nicolas-Antoine Taunay contribua à la fondation de l’Académie royale des Beaux-Arts, créée en 1820. Son fils, Félix Émile (1785-1881), devint l’un des plus importants professeurs de peinture du Brésil du 19ᵉ siècle et aida à transformer l’institution fondée par son père en Académie impériale des Beaux-Arts.

Charles Auguste, fils de Nicolas et frère de Félix, eut une brillante carrière militaire et fut l’administrateur de la fazenda de café appartenant à la famille dans la région de Tijuca, à Rio de Janeiro. Il écrivit un curieux traité sur la façon de gérer une propriété agricole esclavagiste à cette époque.

Liée au processus de formation de l’Empire et de la monarchie dans le pays, la vie de la famille Taunay fut étroitement imbriquée dans la politique et les épisodes marquants du premier et du second règne. L’un des fils de Félix Émile, Alfredo d’Escragnolle Taunay, vicomte de Taunay, fut militaire, président de provinces, sénateur et écrivain d’œuvres célèbres, comme A retirada da laguna (1871) et le roman Inocência (1872). Monarchiste convaincu, même après la proclamation de la République, le vicomte contribua à la fondation de l’Académie brésilienne de Lettres (ABL). L’un de ses fils, Afonso d’Escragnolle Taunay (1876-1958), est considéré comme l’un des historiens brésiliens les plus importants des années 1920-1930. Il fut membre de l’Institut historique et géographique brésilien (IHGB) et de l’Institut historique et géographique de São Paulo (IHGSP), ainsi que membre de l’ABL et directeur du Musée Paulista pendant 28 ans.